NICE: RETOUR SUR LE 15E IRONMAN DE VINCENT

En vacances à Grimaud depuis 3 semaines, j’ai eu le temps de m’acclimater à des températures supérieures à 30° et de faire un peu plus de dénivelé qu’à la maison. Pas d’objectif de temps global puisque normalement j’arrête après le vélo vu que ça fait 3 ans que je ne coure pas. Alors POURQUOI ? Pourquoi je stresse comme ça une semaine avant le départ ??? C’est plus l’organisation qui me stresse: comment me garer, l’hôtel pourtant déjà réservé, comment organiser mes déplacements entre tous ces différents sites pour gaspiller le moins de forces possible. Finalement je fais un aller retour à Nice le jeudi pour récupérer le sac avec dossard, bonnet, sacs de transitions, … comme ça je vais me préparer tranquillement et arriver au dernier moment le samedi pour déposer le vélo et les sacs sans faire la queue des heures au soleil. Vendredi matin, gros coup de stress en regardant mes mails : Hotel.com me dit que ma réservation est annulée pour un problème de paiement !! ?? . J’appelle directement l’hôtel qui m’envoie vers un autre. Petit problème: hôtel inconnu sur google, ça sent pas bon!

J’arrive à NICE samedi vers 17h00 et en 20’ le vélo et les sacs de transition sont en place. Je retrouve Steeve sur la plage pour partager nos humeurs du moment mais je ne traîne pas, il fait vraiment trop chaud ici ! Je file à l’hôtel situé à une vingtaines de minutes à pied du parc. Arrivé là, le gars me demande 40€ de plus pour son boui-boui ! Pas question donc je retourne manger et dormir à Grimaud (environ 1h15 de trajet), ça ne me fera pas lever beaucoup plus tôt demain matin.

 

Dimanche 5h30, me voilà enfin dans le parc pour ma quinzième distance ironman. Je remets les pneus en pression, mets en place les bidons et le ravito sur le vélo et direction la zone d’attente pour environ 1h15 avant le départ. Je croise Steeve juste le temps d’échanger 2-3 mots sur l’état de notre transit intestinal. J’attends le dernier moment pour enfiler la combinaison qui est autorisée et me dirige vers le sas de départ des 1h02’. 7h30 départ des pros hommes, 7h32 des pros femmes et 7h35 des groupes d’ages. Mon tour arrive très vite et les premiers mètres sont laborieux. Je me sens oppressé dans la combi (il faut le temps qu’elle se mette en place) et je suis obligé de partir assez vite. Pour l’instant, pas de bagarre et je commence à prendre mon rythme. La première bouée main gauche est à 800m et là, grosse baston jusqu’à la bouée suivante à 200m puis encore 100m le temps de me dégager. C’est enfin plus calme et je peux appliquer tout ce que Charles me rabâche à chaque séance: baisse la tête, bras bien tendus devant, pousse loin derrière, … . Fin de la première boucle, pas de sortie à l’australienne mais directement la 2ème boucle cette fois bouées main droite. Rien à signaler sur cette 2ème partie sauf que j’arrive à accélèrer (enfin je crois) sur les 5/600 derniers mètres.

 

Première transition. Pas d’objectif de chrono total donc je me change entièrement pour mettre cuissard et maillot. J’ai choisi de partir avec le vélo de route car le compact 50/34 sera mieux adapté que le 52/39 de mon vélo de chrono. J’ai même investi dans une cassette 11/28 pour être sûr. Les 10 premiers kilomètres vers St Laurent du Var sont tout plats mais les premières pentes sont sévères (jusqu’à 14 %) et le 28 dents n’est pas de trop ! On sort ensuite de la zone urbaine pour attaquer des gorges magnifiques puis vers le kilomètre 50 c’est le début de la montée vers le col de l’Ecre, une pente assez régulière de 20km entre 6 et 8 %. « Prend ton temps camarade, ça va être long! » Je me sens mou du g’nou, pas trop d’énergie (...t’as la trouille ouais !). Je m’arrête à tous les ravitaillements pour manger, remplir les bidons et… discuter ! Finalement, c’est sympa de ne pas avoir d’objectif, on profite à fond ! Bon, par contre, le chrono … !! Passé le col de l’Ecre, je pensais être pénard, ça a été le pire moment de ma partie cycliste ! Un long plateau fait d’une succession de petites montées et descentes à 2/3 % mais vent de face. Je n’arrêtes pas de changer de vitesse, passer petit/grand plateau. J’en ai marre,  mais marre, mais maaaarre ! Heureusement, la descente vers Gréolières est magnifique ! Les pièges sont super bien indiqués et je suis vite en confiance dans cette partie que j’appréhendais. Je me fais vraiment plaisir. Au pied de la descente on remonte direct la côte de Coursegoules, 10km avec des pentes toujours autour de 6/8 %. L’énergie est revenue et je double des concurrents. Comment ça fait du bien !! Cela nous emmène bon an mal an au kilomètre 125 où commence la longue descente vers Nice. La chaussée n’est pas terrible et là, je suis un peu moins en confiance. Il y a des kamikazes qui me doublent et ça ne m’aide pas longtemps. La promenade des Anglais arrive enfin… vent pleine face !! Ces 6 kilomètres sont interminables ! J’ai du attaquer le début à 33km/h pour finir à 22 !!  Moyenne de la sortie dominicale 25,1 km/h sur mon compteur, pas terrible comme chrono si je rajoute les pauses aux ravitos pas prises en compte! … Bref, j’étais pas venu pour ça (on se console comme on peut!).

2ème transition. Je me change à nouveau entièrement, encore une fois très efficace pour le chrono ! A la sortie de l’aire, je demande à un arbitre si il y a de la crème solaire (je risque de cuire … longtemps) et c’est lui qui me donne sa crème perso, à condition que je passe la ligne d’arrivée. Super gentil, solidarité entre arbitres (du coup, je rediscute un peu).

 

Je marche pour commencer puis essaie de courir 1 minute. Si je peux tenir comme ça le plus longtemps possible, je devrais pouvoir aller au bout (pfff, impensable…) Je retrouve un jeune du Team Val’Eure avec qui on a fait causette pendant quelques centaines de mètres sur la fin du vélo, il marche déjà mais espère passer la finish line comme ça pour son premier … et dernier ironman ! Je reprends la course et garde cette alternance de marche et course jusqu’au demi-tour à l’aéroport. Par contre là, on se retrouve avec ce p… de vent de face donc je marche, je marche et… je… Heureusement, les ravitos sont espacés de 2 kilomètres, ça me donne des objectifs pas trop longs et je me voilà à la fin du premier tour (sur 4). Bon, bah en voilà un de fait, pourquoi pas en faire un 2ème ? C’est reparti mais je marche quand même plus qu’au premier tour et sur la totalité du retour vers l’arrivée. A chaque ravito : un bout de banane, 3 gorgées de coca et autant de St Yorre. Allez, un p’tit 3ème ? Là, je commence vraiment à galérer ! A force de marcher, j’ai plus mal devant le tibia droit qu’à mon tendon d’Achille gauche qui lui me fait mal quand je coure. Euhh, ça va être loooong c’t’affaire !! Au 1er ravito de ce 3ème tour, un des bénévoles lui aussi triathlète me vend bien son Redbull bien frais. Je me laisse tenter malgré mes réticences pour ces boissons énergisantes mais effectivement, ça passe bien et je n’ai plus de crampes d’estomac. Régime adopté pour le reste des ravitos. Et toujours ce vent sur le retour !! Donc là, si j’ai bien compté, je vais attaquer le dernier tour, c’est bon ça ! La nuit tombe (contrairement au vent) et il me reste un peu plus de 2h15 pour être classé. Direction le dernier demi-tour à l’aéroport. C’est pas possible, ils le recule à chaque tour ou quoi ?? Depuis quelques kilomètres, on est plusieurs à se doubler et redoubler en fonction des épisodes de marche, mais là, à 2 kilomètres de l’arrivée, pas question qu’ils me revoient ! Je coure jusqu’à la ligne d’arrivée. C’est con, j’aurai peut être dû faire ça plus tôt ?? Quelle délivrance ces derniers 200m sur la moquette, plus de douleurs, quel plaisir !!

 

Tout ça pour ça !     Pourquoiiiiiii !

 

 

Bilan : 1h05 de natation, meilleur temps de mon groupe d’age (merci Charles, je ne t’en veux plus), 7h06 de vélo pauses comprises et 6h15 de course à pieds, pauses comprises également sans oublier des transitions de folies ça fait un total de 14h55, 1386ème et 23ème des 60/64 ans. J’ai EXPLOSE mon record de 3h00 et ce qui est incroyable, je n’ai jamais trouvé le temps long!  C’est pas franchement un chrono qui me fait rêver mais j’ai vraiment profité de la course et c’était vraiment cool d’avoir vos encouragements et vos messages.

 

 

A vous de jouer maintenant !